27 - Il était une voie dans l'ouest
Auteurs: Marie-Hélène Giraud / Triporteur architectes, Jean-Pierre Dewarrat / Itinera,
Pierre-André Gétaz, Thierry Moreillon, Joseph Sperini / graphisme et architecture
Descriptif:
Le versant ferroviaire du remblai du Plateau de Sébeillon, sur lequel s'insère le projet, hébergea
autrefois l'ancien quai d'accueil d'EXPO 64. Dépourvu de végétation haute, ce long talus rectiligne
forme un écran vertical inaccessible au visiteur-marcheur.
Artificiel, géométrique, retourné à l'état sauvage, ce no man's land de verdure d'une portée d'environ
700 mètres constitue de nos jours la première séquence paysagère visible aux portes de la ville pour le
visiteur-voyageur.
Par l'installation d'une série de structures rectangulaires, le projet superpose au plan fixe du talus
vert une séquence mobile. L'enchaînement des panneaux au premier plan capte furtivement le regard des
voyageurs et, par l'effet de superposition visuelle qu'elle induit, leur permet de (re)mettre en scène
le fond végétal du second plan.
Déroulant une succession de trente panneaux orange sur fond vert, le projet joue sur la notion visuelle
d'impasses et d'échappées et valorise la dimension ordinairement banale de la friche parcourue. La
longueur de l'installation , d'une emprise au sol de 300 m, est conçue pour une vision de quinze à
vingt-cinq secondes en fonction de la vitesse des convois ferroviaires, dont la fréquentation est
estimée à huit mille passagers/heure.
Les écrans sont constitués de bandes verticales en PVC tendues sur une structure tubulaire. En vertu de
l'effet cinétique produit par le déplacement, la démultiplication accélérée du panneau en fait l'image
d'un court-métrage quotidien, un cadeau visuel offert au voyageur du train.
Tour à tour écran de couleur, puis filtre, il révèle subrepticement la course insolite d'un objet
rescapé d'EXPO 64, clin d'œil à la célèbre "Machine à Tinguely" qui marqua les esprits d'alors.
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